La communication

 

Les salariés de Régional se plaignent.

Leurs rancoeurs sont pratiquement également partagées contre les directions de la compagnie et d'Air France, ainsi que contre les syndicats de notre belle société.

 

Quels sont les griefs retenus contre nos Camarades qui pourtant ne ménagent pas leurs efforts afin de défendre au mieux les intérêts des travailleurs?

Tout compte fait, la même chose qu'à nos dirigeants: le manque d'information.

 

Si ce manque d'information est volontaire et stratégique du côté de nos cadres (“moins ils en savent, plus ils resteront dans l'incertitude, plus la crainte s'installera, moins les réactions seront "violentes"”), ces mêmes reproches envers les organisations syndicales questionnent d'avantage.

 

 

Peu de salariés le savent. Il nous est interdit de communiquer dans l'entreprise.

Contrairement à ce qui se pratique, par exemple, chez Air France, chez Régional les réunions d'information syndicales sont interdites.

 

Elles sont strictement encadrées par le code du travail qui ne permet que des réunions mensuelles (une), en dehors du temps de travail et réservées aux syndiqués de l'organisation tenant cette réunion.

(Ce dernier point étant facilement contournable, la confidentialité de l'appartenance syndicale étant, encore aujourd'hui, de droit).

Il est tout autant interdit aux organisations syndicales, d'utiliser le réseau intranet de l'entreprise pour diffuser informations et “propagande” par mail.

 

Voilà la situation:

• interdits de réunions,

• interdits de communication.

Reste les tracts.

Vu la situation actuelle, sa complexité, les métiers différents impliqués, il est impossible de passer, par ce seul moyen, des informations honnêtes, argumentées.

De plus, et c'est bien là le point le plus génant pour moi, la diffusion de tracts ou de mails, ne permet aucun débat, aucun échange, aucune contradiction.

Quel intérêt il y aurait'il à réciter son discour sans avoir ne serait ce que le début du commencement d'un avis de la base?

Ridicule.

On se trouverait donc dans la situation (pas très loin de ce qui se passe actuellement), de syndicalistes débattant avec la direction sans avoir la moindre idée de ce que veulent les salariés qu'ils sont censés défendre les intérêts!

 

Il ne faut pas nier, toutefois, la responsabilité des organisations syndicales.

Il est, selon moi, tout à fait étonnant, de voir la plus part des syndicats, réserver à leurs seuls adhérents les communications qu'ils publient.

Étonnant, car les victoires aux élections des divers mandats sociaux de l'entreprise se font avec l'ensemble des voix des salariés, syndiqués ou non. Il est donc étonnant, je le répète, de voir ces électeurs privés d'informations.

Imaginez F. hollande, ne plus parler qu'aux seuls encartés PS et EELV, sur une chaîne privée à accès payant.

Un peu "raide" comme systhème démocratique....

 

Il ne faut pas oublier quand même la responsabilité individuelle du salarié.

Rester dans le reproche constant, sans faire la démarche d'aller chercher l'information, la réclamer, pose un problème contre lequel nous ne pouvons pas grand chose (à court terme): la prise de conscience de la nécessité d'être acteur de sa vie.

Chacun croit qu'il n'est “rien”, alors qu'au contraire, il est “tout”.

Les organisations syndicales ne “sont” que grâce à leurs militants, pas à leurs délégués syndicaux.

Pensez que “tout est fait. Tout est décidé. Tout est perdu.” c'est s'entrainer soi même vers la défaite, vers l'échec!

 

Qui aujourd'hui produit des heures de vols chez Régional?

Qui assure les paies? Qui entretient les apareils? Qui acheminent les pièces nécessaires à leurs réparations? Qui gèrent les documentations? Qui fait fonctionner les escales? ….

JY Grosse? P. Bosse? R. Topin?

Franchement, je ne crois pas.

La force de toutes entreprises se sont ses salariés, ne pas en prendre conscience est une erreur impardonable.

L'engagement politique, aller brûler des palettes, c'est autre chose.

Avant d'aller brûler, on doit comprendre pourquoi on arrive à de tels moyens d'action.