Les manifestants contre le chômage autour de la Puerta del Sol, à Madrid, 18 mai 2011.
AFP/Pierre-Philippe MARCOU
Des milliers de jeunes au chômage manifestent depuis plusieurs jours contre le chômage
Alors que le taux de chômage dépasse 21% dans le pays, ces jeunes, qui coordonnent leurs actions via les réseaux sociaux, campent dans les rues depuis plusieurs jours.
"Nous voulons des hommes politiques qui se préoccupent de nos vies" et non de leur carrière, selon le porte-parole d'un des mouvements de protestation tomalaplaza.net
La commission électorale a interdit ce rassemblement en estimant qu'il risquait "de perturber la campagne électorale et la liberté des citoyens dans leur droit de vote".
"Nous avons l'intention de rester ici jusqu'aux élections" de dimanche, a rétorqué Juan Rubio, un porte-parole de ce mouvement hétéroclite, rassemblant beaucoup de jeunes, mais
aussi des citoyens de toutes origines, chômeurs, fonctionnaires ou retraités, qui réclamant "une vraie démocratie, maintenant".
Plus d'un millier de manifestants, criant leur colère contre la classe politique, le chômage et les retombées de la crise, se sont de nouveau rassemblés mercredi soir à la
Puerta del Sol, place emblématique du centre de Madrid.
Mardi, les forces de police ont délogé les milliers de personnes qui avaient afflué dimanche et lundi sur cette place.
Mercredi matin, les 200 personnes qui ont passé la nuit sur place nettoyaient les lieux et rangeaient les toiles de tentes.
Ces jeunes ont rebaptisé les lieux "Place de la Solution" et l'ont couverte de banderoles réclamant "Une véritable démocratie maintenant" ou appelant à "Ne pas voter pour eux" (les hommes
politiques des grands partis) aux municipales de dimanche. Le Fonds monétaire international (FMI) appelé ces jeunes la "génération perdue" espagnole.
Des manifestations du même type ont lieu dans une dizaine d'autres villes comme Barcelone, Valence, Bilbao, Vigo, Grenade mais aussi Saint-Jacques de Compostelle et aux Baléares.
Les électeurs de la majeure partie des régions - à l'exception du Pays basque et de la Catalogne, qui comptent de puissants partis régionaux - ont peu d'autres solutions de vote en dehors
du PSOE et du PP, qui dominent la vie politique en Espagne depuis l'avènement de la démocratie en 1978.
Les petites formations comme le parti Gauche unie (IU), qui englobe les communistes ou les écologistes ne sont pas favorisé par le mode de scrutin qui profite aux grandes
formations.