Mimosa et compagnie

Publié le par Ernesto

Une séance extraordinaire du C.E s'est tenu aujourd'hui au siège de "Régional" à Nantes.
A l'ordre du jour "information et consultation du Comité d'Entreprise sur le projet de spécialisation".

Pour les lecteurs extérieurs à notre belle compagnie, notre train-train, est, depuis fin novembre, bouleversé par un projet de restructuration touchant deux filiales d'Air France: Brit'Air et Régional.
Deux filiales, deux compagnies aériennes, aux histoires différentes, mais effectuant le même travail pour l'actionnaire principal: la réalisation, en franchise ou en affrètement, de lignes court et moyen courrier, en france et en Europe.
Ce plan de restructuration prévoit une "spécialisation" (d'ou son nom) de chacune des filiales.
Ainsi, Brit'Air quitte Roissy-CDG et Nantes et se recentre sur Orly et vient récupérer l'activité du Hub de Lyon,
Régional, accroît son activité sur Roissy, se renforce sur Nantes, récupère les "transversales" et quitte Lyon.
Ainsi, à court terme, les réseaux deviennent pratiquement indépendants.

Dés l'annonce de ce plan, la CGT-Regional à entrepris une collaboration étroite avec nos Camarades de la CGT-Brit'Air.
Les patrons des deux sociétés communiquent et construisent les réformes, quoi de plus normal que les Organisations de travailleurs fassent de même.

Nous fûmes mêmes assez surpris (agréablement) de voir quelques semaines après l'annonce de ce plan, l'ensemble des syndicats Personnel Navigants (commerciaux et techniques), Personnel Sol, organiser une réunion de laquelle sorti une lettre adressée aux présidents de chacune des filiales, refusant ce plan de "spécialisation".

Ce n'est désormais plus un secret, la déclaration reprise dans la lettre ne reflétait en rien la tenue des débats, les positions de nos collègues tournant plus autour de la nécessité d'une fusion entre les deux filiales ou d'une intégration pure et simple à Air France. Cette dernière solution étant la pire pour certaines catégories de personnel, chacun connaissant les conséquences sur l'emploi des regroupements de sociétés.

Nos intérêts diverges, les "navigants" étant certains d'être protégés par cette hypothèse, le sort des salariés du Sol semblait passer au second plan.
Tellement au second plan, que, suite à une réunion avec JY Grosse, Président de Régional, des mails échangés entre certains syndicats du PN (y compris CFTC et CFDT, la précision est importante) durant le Week-end qui suivi, parlaient de préserver l'emploi " à commencer par les navigants"...Quelle délicatesse!!

Au court de cette rencontre avec le Président, le SNPL dont on peut au moins être sûr qu'il soit bien informé, nous annonçait l'existence d'un plan d'Air France, baptisé du joli nom de "Mimosa" et destiné,  à faire effectuer par Transavia, filiale Low-Cost d'Air France-KLM après transformation de son statut, des vols réguliers au départ de Nice.

Émotion, puisque, c'est aujourd'hui, Régional qui effectue certaines de ces lignes.
Inquiétude, car le déploiement de Transavia en cours actuellement (voir nos revues de presse), se fait également sur Bordeaux,  Lyon et sur ....Nantes.
De là à penser que....Mais il parait que nous voyons le mal partout.

Il semble donc qu'Air France, envisage de nombreuses possibilités toutes allant vers les mêmes objectifs, réduire les coûts sur le court et moyen courrier et alimenter à tout prix son HUB de Roissy-CDG.
"Alimenter à tout prix"!! En train, par Easyjet, Ryanair ou ses filiales (dans des coûts qui correspondent à sa stratégie). Peu importe.

Ainsi, nos "collègues" PN pensent qu'il y aura toujours de la place pour eux, chez "Maman" ou dans le Low-cost
Les autres, des dommages collatéraux...
Ils ont mêmes réussit à entraîner les PNC (hôtesses et Stewards) qui ont juste oublié que le sur-effectif des PNC chez AF était déjà estimé à au moins 900 personnes...
Mais les navigants "techniques"  vous défendrons sûrement le moment venu....

Nous voiçi donc au Comité d'Entreprise de ce matin 28 janvier, instance ayant jusqu'à présent toujours parlé d'une seule voix.
Bel exemple d'union (au moins là).
Jusqu'à aujourd'hui....

Après une interruption de séance, les élus et les Représentant Syndicaux avaient décidé de ne pas allez au delà du point "un" de l'ordre du jour: approbation du PV de la réunion du 17 janvier.
En effet, comment rendre un quelconque avis, ou être même consulté, sur un projet, dont l'étude par un expert mandaté par ce même CE, n'a toujours pas été rendue?
De plus, selon certaines informations, cet expert réclamerait en vain des documents que la direction de Régional aurait beaucoup de mal à lui fournir. Un problème de rangement sûrement...

Belle position et réaction outragée de la direction à la reprise de la séance.

Tous nos collègues, dont les élus CGT, quittent donc la salle...Tous? Non, le secrétaire du CE, reste.
Que s'est'il dit au court de cet entretien avec les représentants de la direction? Mystère. Toujours est'il qu'il se lança à la poursuite des membres ayant quitté la réunion et c'est ainsi que la CGT,  la CFE-CGC et le FUC (Syndicat PNT au comportement souvent exemplaire) apprirent, deux heures après sa reprise, que la cession du Comité d'Entreprise, continuait, sans eux et sans que personne, et surtout pas le secrétaire CFDT, n'essaie de les contacter pour les en avertir.

Pourquoi ce coup de couteau dans le dos de l'union syndicale?
Une piste peut'être: le secrétaire "sus-nommé" a aujourd'hui "le cul entre deux chaises", en baisse de popularité auprès des salariés du sol, la CFDT tente de se refaire une santé auprès des PNC, PNC qui, nous le rappelions plus haut défendent l'intégration chez Air France.

Elles seraient sûrement contentes les adhérentes CFDT du siège social ou de l'escale de Nantes, ou celui-çi a encore une influence, si elles se savaient sacrifiées au nom du poids dans la balance, des bulletins d'adhésion ...

L'avenir s'annonce sombre....
On prend des décisions en suspension de séance que l'on s'empresse de ne pas respecter ensuite.

Cette journée a eu au moins l'avantage de nous permettre de compter nos alliés dans la réaction à ce plan préparé par Air France et dont nous refusons la mise en oeuvre chez Régional.
Les conséquences sociales de celui-çi ne sont toujours pas définit.
Ainsi la direction elle même parle dans sa communication d'entreprise, de cadre juridique à définir dans le cas d'un transfert de personnel vers Brit'Air sur l'escale commerciale de Lyon.
"Reste à définir"... Emploi du conditionnel...
Est ce de ça dont nous devons nous satisfaire?

Nous accepterons ce plan, quand chacun des points sur le devenir de nos camarades touchés par cette "spécialisation" sera négocié, ferra l'objet d'un accord liant les DEUX filiales ET l'actionnaire principal.
Nous refusons de voir déployé, sans compensation et sans garantie, une Low-Cost, sur le réseau occupé aujourd'hui par les deux filiales.
Enfin, si s'était la solution un jour retenu, nous accepterons une intégration quand son objectif concernera L'INTEGRALITE des salariés des deux compagnies.
L'intégralité du Personnel Navigant et du Personnel au sol.



Pour terminer, nous vous communiquons la position du CE de Brit'Air:



Communiqué du Comité d’entreprise BRIT AIR

 

Le 26 janvier, la direction de la compagnie Brit Air – filiale d'Air France – a présenté au Comité d'Entreprise, pour consultation, un "projet de spécialisation".

Ce projet vise à concentrer l'activité de Brit Air à Lyon, Orly et Rennes avec un

Redéploiement de l'ensemble des moyens de production sur ces trois sites.

Dans ce contexte, la compagnie perdrait son caractère d'entreprise bretonne et du Grand Ouest, avec notamment la fermeture de l'escale de Nantes et la réduction de moitié – dans une première phase - de l'effectif de la base de Brest. La base de Strasbourg devrait également disparaître dans une deuxième phase.

En annonçant la fermeture de l'escale de Roissy, la Compagnie perdrait son rôle de "feeder" et n'alimenterait plus de ce fait, le long courrier d' Air France au départ de Charles De Gaulle.

L'ensemble aboutit à la délocalisation du quart des effectifs du personnel navigant. Le personnel du siège social ne serait pas – pour le moment – concerné par cette restructuration.

Malgré l'évident impact sur les différents personnels, aucun élément social ne figure dans ce projet.

En outre, cette présentation ne fait état d'aucune perspective et encore moins d'engagement précis à court et moyen terme.

S'ajoute à cela une présentation tardive, compte tenu de l'avancée du dossier, et une notable différence de traitement avec l'autre opérateur concerné par ce "projet de spécialisation".

Par ailleurs, ce projet devrait s'inscrire dans la stratégie globale du groupe Air France pour son court courrier. Pourtant, Air France n'apparaît nulle part dans la présentation faite aux élus du CE.

L’expert nommé dans le cadre du droit d’alerte n'a en outre pas reçu de la part de la

Direction de l’entreprise l’ensemble des pièces nécessaires à l’analyse du projet.

Devant le caractère visiblement incomplet du dossier présenté, le Comité d'entreprise n'a pu donner un avis sur un projet qui s'analyse plutôt comme une forte restructuration que comme une simple "spécialisation".

 

Bruno CORNEC

Secrétaire du CE de l’UES Brit Air

Publié dans La Compagnie

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B
<br /> il y a eu 25 suicides pour 100 000 employés chez france télécom. chez régio on est en gros 1000 (et je me trompe) soit 0,25 pour cent de suicides potentiels...<br /> <br /> <br />
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N
<br /> A quand la démission du secrétaire du CE et la fin de ses magouilles et arrangements avec la direction aux dépens des salariés ???<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Aux prochaines élection du Comité d'Entreprise!!<br /> A condition de voter, bien sûr<br /> <br /> <br />
G
<br /> Très inquiétant tout cela...<br /> <br /> <br />
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